Burnout : mieux vaut prévenir que guérir

D’après les statistiques de l’INAMI, le nombre de malades longue durée pour cause de burnout ou de dépression a augmenté de plus de 46% entre 2016 et 2021 en Belgique – ce qui nous mène au statut de leader européen en termes de burnout. Et en reprenant le travail, 25% des personnes concernées rechutent*. Que pouvons-nous donc faire pour guérir, et surtout prévenir le burnout ? Découvrez-le ci-dessous.

ExpertView par Manon Vlerick

*INAMI et Antwerp Management School

Qu'est-ce que le burnout et quelles en sont les causes ?

Le Conseil Supérieur de la Santé définit le burnout comme “un épuisement résultant du manque (prolongé) de réciprocité entre l’investissement et ce qui est reçu en retour.” Les causes du burnout sont diverses. On peut citer une charge de travail trop élevée à long terme, un manque de variété dans les tâches, une forte pression émotionnelle due au travail, des problèmes personnels ou une combinaison de tous ces facteurs.

Les personnes travaillant dans les secteurs de l’éducation et des soins de santé ont tendance à être plus sujettes au burnout. Il s’agit de professions où le niveau de stress émotionnel est souvent élevé. L’INRS explique également que certains traits de personnalité mènent à un plus haut risque de burnout, tels que le caractère consciencieux (être méthodique, organisé, persévérant) ou l’instabilité émotionnelle (tendance à percevoir, construire et ressentir la réalité et les événements comme menaçants, pénibles et problématiques). Les personnes disposant de ces traits de caractère accordent souvent une importance élevée à la place du travail dans leur vie et à leur identité professionnelle, ce qui se traduit par un engagement et un investissement professionnels forts (INRS, 2022).

Mieux vaut prévenir que guérir

Comment prévenir le burnout ? La prévention implique de se concentrer sur trois piliers : l’individu, l’organisation et la société.

1. L'individu

  • La reconnaissance et le feedback peuvent être des moteurs très puissants pour l’individu. En tant que manager, vous pouvez donc vous concentrer sur ces éléments. Encouragez vos employés à parler ouvertement de la charge de travail, de la pression et des conflits en vous montrant vulnérable et en faisant preuve de compréhension.
  • En tant qu’employeur, veillez à ce que le travail de vos employés leur apporte suffisamment de sens et de satisfaction. Prenez le pouls et interrogez régulièrement vos employés sur leur satisfaction au travail lors d’entretiens individuels.

2. L'organisation

  • Partagez les chiffres et enquêtes sur le burnout par e-mail ou via votre intranet. Prenez l’habitude de le faire, car le pouvoir de la répétition permet de briser le tabou.
  • Le burnout est le résultat d’une exposition prolongée au stress. Interrompez ces pics de stress autant que possible. Par exemple, prévoyez une formation sur la gestion du stress, analysez le bonheur de vos collaborateurs au travail au moyen de tests, organisez une promenade d’entreprise, ou prolongez leur pause déjeuner.
  • Soyez prudent avec le télétravail. Travailler à domicile tout au long de la semaine brouille encore plus la frontière entre le travail et la vie privée, ce qui pourrait rendre le télétravail structurel encore plus propice au burnout.
  • Misez sur le droit à la déconnexion, qui découle du deal pour l’emploi. Des entreprises comme BMW et Volkswagen ont par exemple mis en place une règle interdisant d’envoyer et de recevoir des e-mails après une certaine heure.
  • Créez un climat de communication ouverte : le rôle de manager évolue de plus en plus vers un rôle de coach, où il y a un équilibre entre les résultats des employés d’une part, et leur développement et bien-être d’autre part. Exposez vos attentes en tant que manager et faites en sorte que le stress soit discutable.

3. La société

Les pays scandinaves expérimentent depuis un certain temps la semaine de travail de quatre jours. Dans le cadre du deal pour l’emploi, la Belgique s’est également engagée dans cette voie. Le seul problème est que les heures de travail à temps plein doivent alors être effectuées sur quatre jours (au lieu de cinq). Cela peut perturber l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et nuire au bien-être. Notre conseil ? Créez votre vision du travail (hybride) en interne et voyez ce qui correspond à votre culture d’entreprise.

Trucs et astuces

Assurer une bonne réintégration

La réintégration commence le jour où un employé quitte l’entreprise. Le plan d’action doit ici aussi être axé sur l’individu, l’organisation et la société.

1. L'individu

  • Tenez compte des différences d’âge, de sexe, et de niveau d’éducation.
  • Les femmes se préoccupent généralement plus de l’avis des autres comparé aux hommes.
  • Les personnes de moins de 35 ans se réintègrent plus facilement que celles de plus de 35 ans.
  • Les personnes titulaires d’un diplôme universitaire sont plus susceptibles de décrocher du travail à cause du burnout, mais ont un meilleur taux de réinsertion.
  • Veillez également à votre bien-être psychologique lors de la réintégration : le burnout peut le menacer.

2. L'organisation

Les meilleures chances de réussite quant à la réintégration se trouvent dans les organisations où le burnout n’est plus un sujet tabou. Veillez donc à ce que le burnout puisse être communiqué ouvertement. Comment ? Partagez des articles sur le sujet et veillez à ce que la thématique du burnout soit traitée au sein de l’organisation. Évitez de mettre la pression : la qualité prime sur la quantité. Soyez également attentif au contenu du travail de l’employé et discutez-en avec lui. Voyez si le travail peut être repris de manière graduelle.

3. La société

Le stigmate de l’employé « en bonne santé » est très présent dans notre société. Il existe un lien entre le taux de réussite de la réintégration et le taux de chômage. Moins de 2% des malades de longue durée suivent un trajet de réinsertion alors que le nombre de malades de longue durée a plus que doublé en 20 ans.

Le nombre de trajets de réinsertion augmente, mais leur impact reste encore trop limité. Par exemple, 1 personne sur 3 qui suit un tel parcours retourne au travail après 7 trimestres. C’est insuffisant pour freiner l’augmentation actuelle du nombre de malades de longue durée. Les deux trajets validés par le gouvernement sont le trajet Inami (pour les personnes sans contrat de travail) et le trajet SPF (pour les personnes avec un contrat de travail).

Trucs et astuces

C'est le moment de
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